L'histoire de Chilly Mazarin |
Du patrimoine historique de Chilly Mazarin, le site le plus discret est sans doute l'aqueduc romain qui date du IIIème siècle. Son implantation sur la commune est souterraine et difficilement repérable. Il captait les eaux de la plaine de Chilly, Morangis, Wissous, puis les emmenaient vers Rungis, Fresnes, l'Häy les roses, Cachan, Arcueil pour alimenter ainsi les thermes de Cluny à Lutèce la capitale. Il se situe au niveau de la rue des Edouets, sous le chemin qui passe à proximité du lycée et du complexe sportif Jesse Owens. De l'aqueduc extérieur, il ne reste que quelques vestiges à Arcueil. Ce n'est pas l'aqueduc si caractéristique, dont la partie inférieure fut construite pour alimenter les jardins du Luxembourg entre 1613 et 1624. La partie supérieure fut construite en 1874 en vue d'amener les eaux de la Vanne au réservoir de Montsouris pour ravitailler Paris en eau potable. Pourtant, deux points de repères nous signalent l'aqueduc romain de façon indirecte sur la commune, nous y reviendrons un peu plus tard. Différents domaines et châteaux se sont succédés à Chilly-Mazarin. Certains y ont laissés des traces, d'autres aucunes. Du domaine royal au XIIème siècle, Chailly passe progressivement aux mains de différents seigneurs et familles :
Du 1er Château, datant de 1185, il ne reste aucun vestige, nous ignorons jusqu'à son emplacement exact. Seul les noms de Robert I et Robert II de France nous rappellent ses bâtisseurs. De la 2ème construction bâtie vers 1500 par Michel Gaillard 1er, receveur général des finances, seule une gravure témoigne de l'importance de cet antique manoir, qui était constitué de quatre corps de bâtiments à un étage. La situation de ce bâtiment aurait été approximativement au niveau de l'allée de l'Esplanade. Son fils, Michel Gaillard II lui succéda. Son épouse, Souveraine d'Angoulême était la demi-sœur de François 1er.. Les générations des Michel Gaillard passant, Michel Gaillard IV en 1566 vend le domaine de Chilly à Martin Ruzé de Beaulieu, qui le posséda jusqu'à sa mort en 1613. il était surintendant des finances d'Henri IV. Sans descendances, Martin Ruzé de Beaulieu légua sa seigneurie de Chilly à son petit-neveu Antoine 1er Coeffier, Marquis d'Effiat. Il devint à son tour surintendant des finances en 1626 sous le règne de Louis XIII et le pouvoir de Richelieu. Nous devons l'origine du blason de la commune à ces deux seigneurs de Chilly. Les armoiries des Ruzé d'Effiat sont des gueules, c'est à dire de couleur rouge. Plusieurs combinaisons géométriques sont utilisées pour délimiter l'espace à l'intérieur de l'écu :
En langage héraldique, les armoiries se lisent ainsi : elles sont de "gueules, au chevron fascé d'argent et d'azur en six pièces, accompagnées de trois lions d'or à dextre".
Au XVIII ème siècle, les ducs de Mazarin succédèrent aux Effiat. Leur blason figure encore sur un mur de l'église saint Etienne. Antoine Coêffier d'Effiat était un homme de son temps. Il fut entre autre l'un des artisans de la construction du canal de Briare, premier du genre en France. Bien décidé à adapter l'architecture de l'époque à ses terres, il fit démolir l'ancien château féodal et le 30 mars 1627, la première pierre d'un magnifique château fut posée par Martin son fils aîné.
L'inscription sur le socle de la colonne dorique dans le parc de l'hôtel de ville rappelle ce jour.
Messire Antoine Ruzé, marquis
L'architecte se nommait Métézeau. Le château fut achevé trois ans plus tard en 1630.
Le parc du château était composé de multiples allées et contre-allées d'ormes, tilleuls, bosquets, charmilles, labyrinthe.
A de nombreuses occasions, ce parc accueillit les rois de France, du Danemark, des ministres, nobles et notables. Seuls quelques vestiges de ce château restent actuellement visibles et sont classés à l'inventaire des monuments historiques :
Pour alimenter en permanence les douves du château, le Marquis d'Effiat obtint du Roi l'autorisation de capter les eaux de l'ancien aqueduc. Il suffit alors d'inverser la pente de la conduite romaine et faire une dérivation qui emprunte les rues actuelles des Edouets, de la Pointe, l'avenue Charles de Gaulle, les rues Pasteur et d'Effiat jusqu'aux douves. Ainsi depuis ce temps, l'activité de cette conduite est permanente. Les deux points de repères auxquels nous faisions allusion sont les deux regards d'aqueducs construits alors afin de permettre le nettoyage et les visites d'entretiens de la conduite.
En 1630, Antoine de Ruzé d'Effiat octroya à 5 de ses proches, des terrains allant de l'avenue Mazarin à la rue de Launay. Le marquis Antoine de Coëffier d'Effiat meurt en 1632. Une de ses filles, Marie, épouse Charles de la Porte de la Meilleraye. De leur union naît un fils, Armand. Ce petit-fils du maréchal d'Effiat épouse le 28 février 1661 Hortence Mancini que l'on surnomme "La Belle Hortence" et qui est l'une des 7 nièces du cardinal de Mazarin. Par leur union, les époux héritent de la fortune, du blason et des titres du cardinal de Mazarin. Ils deviennent Ducs de Mazarin. Ce n'est que lorsque Paul-Jules, seigneur de Chilly, duc de Mazarin, fils D'Hortense et de d'Armand posséda et habita le château d'une façon plus constante qu'il faudrait prendre l'origine du nom de Chilly-Mazarin. Le nom définitif de la commune aurait été décidé en 1822 par une décision du conseil municipal, en souvenir du duc. Après la mort de Paul-Jules en 1731, les descendants se succédèrent à la tête de ce magnifique domaine. Le 15 juillet 1777, Louise Félicité d'Aumont, dernière descendante des seigneurs de Chilly et héritière des biens immenses laissés par le cardinal de Mazarin à sa nièce Hortense Mancini épouse Honoré Grimaldi de Monaco, fils ainé du souverain Honoré III de Monaco. Nombre de souverains ont dû envier ce futur Prince, qui sera couronné le 12 mai 1795, car il s'agit probablement de l'unes des plus riches alliances que l'on ait pu contracter en ce temps là. A partir de là, deux chemins se forment pour la commune de Chilly-Mazarin :
1 - Le premier, nous fait parcourir des chemins princiers. En effet, Honoré Gabriel et Florestan, les deux fils nés de l'union de Louise D'Aumont et Honoré Grimaldi de Monaco se succèdent comme souverain de Monaco
Pour toute une génération d'Essonniens et de Chiroquois, l'Arpajonnais est un nom qui résonne comme le lien essentiel entre Chilly-Mazarin et la capitale. Ce petit train contribuait au développement des cultures maraîchères des communes du sud de Paris et au transport des passagers jusqu'au cœur de la capitale. Il ne reste aujourd'hui aucun vestige de son passage sur la commune. Son tracé dans la traversée de Chilly, correspondait exactement à celui de l'actuelle avenue Pierre Brossolette. Ce petit train sympathique partait d'Arpajon, traversait Montlhéry, Ballainvilliers, Longjumeau pour arriver à Chilly. Son trajet se poursuivait vers la gare de chemin de fer de la grande ceinture (2ème station), l'actuelle gare SNCF de Chilly-Mazarin, où le croisement particulièrement délicat des deux lignes s'effectuait. Il passait alors dans une tranchée creusée afin adoucir la pente. La passerelle, qui a disparue avec la construction de l'autoroute, reliait la rue d'Effiat à l'autre bord lequel prit le nom de rue de la Passerelle. La gare principale se situait place de la libération. Puis il se dirigeait vers Morangis, Wissous, Antony, la Croix de Berny, Montrouge, la porte d'Orléans et enfin les Halles. La lenteur de l'Arpajonnais ajoutée au développement de la circulation automobile fit qu'il disparut de la vie de la commune, du département et de la vie des parisiens le 4 octobre 1936. La construction de l'autoroute a modifié l'aspect du quartier. La route qui menait au château a été coupée à l'endroit même de l'intersection entre la ligne SNCF et l'Arpajonnais. Le 11 mai 1939, les laboratoires Rolland acquirent un terrain, route de Longjumeau. Ce fut la première grande entreprise à venir ainsi s'installer dans la commune.
Sans aucun doute, la construction de l'autoroute a marqué un tournant pour la commune. Ce grand axe routier a modelé la physionomie
de toute une partie sud. Le village s'est transformé en ville. L'urbanisme s'est développé. Plusieurs séries d'infrastructures et
de résidences se sont construites dans les années suivantes. Gérard Filoche Extrait du texte du diaporama Chilly Mazarin, d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Septembre 2000. Source : Si Chilly m'était conté par Mme M-J Bautrait. |